Les Echos (donc loin de la « propagande de presse militante ») nous informaient en novembre dernier sur l’importance de la biodiversité pour nous protéger des pandémies, entre autre comme tampon de dilution entre les espèces porteuses, mises en danger avec la sixième extinction, et nos élevages intensifs qui peuvent servir de sas et de tremplins pour la contamination de la ruche humaine mondiale.
Du coup cela pose la question du type de monde d’après la pandémie de COVID-19 que nous nous préparons, avec ou sans biodiversité ?
Et comme chacun d’entre nous, n’a qu’une action très limitée pour la rpéservation dela biodiversité, cela nous pose la question de notre préparation en tant qu’organisations (entreprises, collectivités locales et même familles).
Et quoi de plus normal pour une institution n’existant que pour modéliser le temps qu’il va faire ? Là où ça décoiffe, c’est lorsque les modèles climatiques du GIEC sont intégrés dans les prévisions et que les trois hypothèses principales sont entrées dans les modèles météorologiques :
RCP 2.6, avec une baisse rapide des émissions de gaz à effet de serre pour atteindre la neutralité carbone en 2070 aboutissant à une hausse de +1°C par rapport à aujourd’hui (le plus optimiste et comptant le plus sur une réaction de l’humanité qui n’a pas encore été constatée au niveau international).
RCP 4.5, avec des émissions en hausse jusqu’en 2050 avant de décroître, amenant une hausse de +2?2°C (celui où il est espéré que les choses vont finalement être prise en compte un jour).
RCP 8.5, avec une augmentation continue jusqu’à la fin du siècle, ce qui nous amènerait à une hausse de +3,9°C (pour le moment le scénario actuel du « business as usual »).
De grandes vagues de chaleurs, des nuits tropicales, des précipitations (+40% de pluie en plus) ou des sécheresses , la fin de la neige abondante dans le sud des alpes… etc.
Comment votre organisation sera-t-elle affectées directement ou indirectement ? Vous êtes vous posé la question, je veux dire vraiment avec des chiffres et des simulations ?
Valérie Chansigaud, auteure, entre autres récemment, des ouvrages « Les combats pour la nature : de la protection de la nature au progrès social » et « Histoire de la domestication animale » relie pour nous l’histoire de la biodiversité et celle des questions sociales, en faisant quelques détours par des références plus personnelles mais fort intéressantes par ailleurs.
Ugo Bardi, auteur, entre autres, des ouvrages « Le Grand Pillage » et « The Seneca Effect » (non encore traduit) nous donne son point de vue sur la situation actuelle et ce qu’il prévoit pour la suite.
Cyrus Farhangi fait le bilan de la situation et propose deux définitions de la résilience, qui sonnent terriblement comme la Résilience et l’Adaptation telles que définies ici-même, et dresse les nouveaux besoins auxquelles les organisations font face si elles veulent bien ne pas se voiler la face. Juste une partie de l’offre de service que Résilience et Adaptation propose.
Plus de chaleur dans l’atmosphère, c’est plus d’énergie accumulée et plus d’eau évaporée… et il a toujours un moment où l’énergie potentielle doit se dissiper. Le plus d’énergie libérée, le plus de manifestations violentes de cette libération. La tempête Alex vient de nous le rappeler une nouvelle fois.
Novethic nous informe des effets des changements climatiques sur les forêts françaises que vous voyez investisseur forestier, acteur de la filière bois ou tout simplement habitant d’une zone boisée, il va bien tôt falloir réfléchir à ce que vous allez faire de ces surfaces qui n’attendent plus que les méga-feux en France, après l’Australie, la Californie, l’Amazonie, la Sibérie, il serait étonnant que toute cette masse combustible échappe toujours à son destin thermodynamique.
Alors que faire ? Se retirer du secteur ? Protéger son patrimoine en travaillant sur l’évolution des essences ? Faire des choix en fonction des différents scénarios du GIEC ? Pour une fois que le long-terme correspond au terme d’un secteur d’activité, il y aurait là de quoi faire un lobbyisme pro-climat, histoire d’éviter le pire… mais déjà il serait bon de faire un bilan de ces risques dans son portefeuille d’investissements.
Selon le Schift Project, l’avenir du pétrole est en effet plus que compromis, d’abord par une réalité géologique (la quantité de pétrole sur Terre est finie), ensuite par une réalité technologique (notre capacité à aller chercher le pétrole est limitée par les possibilités techniques et les lois de la physique et même si nous faisons des prouesses tous les jours, il y a un moment où il devient stupide de dépenser plus d’énergie qu’il y en a à récupérer si en même temps la qualité et la quantité du pétrole récupéré ne cesse de dégringoler), enfin par une réalité économique (car il faut bien que quelqu’un paye et donc que l’activité économique soit un minimum rentable, sinon elle doit être subventionnée à perte, mais qui assumera cela en plein réchauffement climatique ? Quoique pour certains, c’est déjà le cas et depuis longtemps grâce à la dette mondiale…).
Les projections du Shift Project, basées sur les données issues de l’agence d’intelligence économique norvégienne spécialisée Rystad Energy.
C’est toute l’histoire de la crise de 2008, où un pétrole à 145$ le baril empêcha les classes pauvres américaines de payer leurs emprunts, ce qui déclencha l’effondrement en cascade des montages hasardeux des subprimes. A ce propos, je vous conseille vivement le film « The Big Short », qui explique parfaitement tout cette période (à part son événement initiateur et pourquoi tout le monde arrêta de payer en même temps). Tout ceci obligea en retour les pays exportateurs de pétrole de baisser leur prix et à vendre à vil prix. Nous en sommes là.
On pourrait à ce point parler de transition énergétique, mais comme le démontre Jean-Baptiste Fressoz dans Collapsus, la transition énergétique est un mythe marketing : concrètement, il n’existe qu’un empilement et une synergisation des énergies. Rien ne viendra remplacer le pétrole dans l’immédiat. Tout d’abord parce que la densité énergétique du pétrole est irremplaçable ensuite parce que les quantités à remplacer sont colossales…